La Chine a récemment annoncé son intention d'assouplir les restrictions concernant les voyages de résidents de la province chinoise du Fujian vers l'archipel de Matsu, un groupe d'îles situé proche de la côte chinoise mais gouverné par Taïwan, sans qu'il soit toutefois question d'autoriser les voyages vers l'archipel de Kinmen, également gouverné par Taïwan.
Lors d'une réunion de la commission des affaires intérieurs du Parlement ce matin, la présidente de la commission ministérielle des affaires océaniques Kuan Bi-ling (管碧玲) a répondu aux députés qui demandaient si cette décision avait pu être impactée par l'incident survenu le 14 février dernier au large de Kinmen lors duquel deux pêcheurs chinois sont morts noyés en tentant d'échapper à une patrouille de garde-côtes taïwanais.
Kuan Bi-ling a indiqué que la Chine avait renforcé ses patrouilles de garde-côtes en mer de Chine orientale, en mer de Chine méridionale ainsi que dans le détroit de Taïwan et que, par ailleurs, Pékin maintenant des routes navales constantes entre ces zones et autour des îles Senkaku, aussi connues en mandarin sous le nom de Diaoyutai.
Concernant le détroit de Taïwan et les eaux proches de Kinmen, la ministre a botté en touche et s'est contentée d'affirmer que la commission des affaires océaniques et l'Agence des garde-côtes géraient la situation en accord avec la loi : "Le monde entier est en train de réagir à cette nouvelle situation. J'espère donc que les Taïwanais pourront s'unir pour examiner ensemble la situation dans son ensemble. Pour ce qui est des cas individuels, nous continuons à faire de notre mieux."
Notons que dans le passé, le secteur touristique de Kinmen dépendait largement des touristes venus de Chine avec, en 2019, 41 % de touristes chinois sur les 2,5 millions de visiteurs venus visiter l'archipel. Malgré l'assouplissement des restrictions maritimes et aériennes interdétroit entre le Fujian et les îles Matsu, l'interdiction pour les touristes chinois de voyager à Kinmen et à Taïwan en général, instaurée pendant la pandémie de Covid-19, n'a toujours pas été levée.
