L’Alliance interparlementaire sur la Chine (IPAC), constituée de parlementaires de plus d’une vingtaine de pays, a tenu aujourd’hui à Taipei son 4e sommet annuel. Le Président Lai Ching-te (賴清德), invité à s’exprimer lors de l’ouverture de cet événement, a remercié la délégation - la plus importante délégation parlementaire internationale à s’être rendue à Taïwan - d’avoir choisi Taipei pour organiser ce sommet et pour le soutien que ses membres apportaient à Taïwan. Le Président a souligné que Taïwan, se trouvant à l'avant-garde du monde démocratique, était déterminé à défendre sa démocratie et souhaitait coopérer pour maintenir la paix régionale. Il a précisé que Taïwan avait besoin du monde, tout comme le monde avait besoin de Taïwan.
Ce soir, lors d’une conférence de presse, Luke de Pulford, le directeur exécutif de l’IPAC a annoncé que le parlement taïwanais était devenu, suite à un vote lors du sommet, un membre officiel de l’alliance. Les députées Fan Yun (范雲) du Parti démocrate progressiste (DPP) et Chen Chao-Tzu (陳昭姿), du Parti du peuple taïwanais (TPP) seront co-présidentes de la représentation du Yuan législatif auprès de l’IPAC. Dans un communiqué, l’IPAC a salué une décision historique prise par ses membres.
Hier soir, le ministère taïwanais des Affaires étrangères a organisé un cocktail de bienvenue pour les 49 membres des 23 pays et du parlement européen de la délégation. Dans son discours, le vice-ministre Tien Chung-kwang (田中光) a utilisé la métaphore de partenaires dans un marathon pour illustrer l’importance de la coopération entre les parlementaires de pays démocratiques dans le cadre de l’IPAC pour défendre l’ordre international face à la Chine.
Il a rappelé que la Chine tentait d’associer le “principe d’une seule Chine” à la résolution 2758 de l’Assemblée générale de l’ONU, afin de régler le différend avec Taïwan dans un cadre de politique intérieure. Taïwan ne partage pas cette interprétation de la résolution 2758 et espère que ses partenaires démocratiques accorderont plus d’attention à ce point. Le vice-ministre a par ailleurs remercié l'IPAC d'avoir activement appelé les membres du G7 et du G20 à soutenir la démocratie taïwanaise et la participation internationale de Taïwan.
Olivier Cadic, vice-président de la Commission des affaires étrangères et de la défense du sénat français, a quant à lui souligné dans son discours que ce sommet annuel de l’IPAC coïncidait avec la tenue des Jeux olympiques de Paris et que le gouvernement chinois avait adopté le 1er juillet dernier une ordonnance prévoyant des sanctions lourdes à l’encontre des personnes incitant à la sécession ou soutenant l’indépendance de Taïwan. Olivier Cadic a affirmé que cela est en contradiction avec l’esprit des droits de l’Homme porté par les Nations unies et a dit espérer que la Chine mette fin à ses actions militaires agressives et respecte la liberté de navigation dans le détroit de Taïwan et en Mer de Chine méridionale, afin de maintenir la paix et la stabilité.
Lors de ce sommet de l’IPAC, il a notamment été question de coordonner des campagnes de sensibilisation à l’importance de la paix dans le détroit de Taïwan dans les parlements respectifs des membres de la délégation. Des représentants du Parti démocrate progressiste (DPP) et du Parti du peuple taïwanais (TPP) ont pris part au sommet, tandis que le Kuomintang (KMT) a refusé d’y participer de manière officielle, sans empêcher pour autant ses membres d’y assister s’ils le souhaitent.