Le président Lai Ching-te (賴清德) a récemment déclaré dans une interview marquant ses 100 jours à la tête de Taïwan que si la Chine se souciait réellement de l'intégrité territoriale, elle devrait également chercher à récupérer les terres cédées à la Russie par la dynastie Qing, et pas uniquement chercher à annexer Taïwan. Lai Ching-te a fait cette déclaration pour souligner que l’objectif de l’invasion de Taïwan par la Chine n’était pas « l’intégrité territoriale », mais la volonté de devenir une hégémonie mondiale.
Or, cette déclaration a été largement reprise et commentée ; le ministère russe des Affaires étrangères a répondu à cette déclaration en insistant sur le « principe d'une seule Chine » et sur le fait qu'il n'est pas approprié que les autorités taïwanaises parlent au nom de Pékin.
Wang Ding-yu (王定宇), député du Parti démocrate progressiste (DPP), a déclaré que la déclaration mettait en évidence les mensonges et les ambitions de la Chine, et soulignait le fait la Chine ne se soucie pas de ses territoires historiques, mais a pour but de devenir une hégémonie régionale et mondiale. « Taïwan n'a à aucun moment été un territoire de la République populaire de Chine, mais elle insiste sans cesse, cherchant des problèmes partout. Et la Chine abandonne facilement la grande zone de territoire historiquement chinoise adjacente à la Russie, alors est-ce qu’elle se soucie vraiment de son territoire ? Ou bien est-ce simplement un plan stratégique pour annexer Taïwan, afin que la puissance militaire de la Chine puisse se déployer dans l'océan Pacifique et menacer les démocraties voisines, y compris le Japon et d'autres pays de la première chaîne d'îles ? »
Lai Shyh-bao (賴士葆), député du Kuomintang (KMT), a déclaré que Lai Ching-te ne devrait pas parler au nom de Pékin et aurait dû s’abstenir de ces déclarations, qui ont selon lui humilié Taïwan. Lin Yi Chun (林憶君), députée du Parti du peuple taïwanais, estime que le président devrait être plus prudent dans les relations internationales et ne pas faire de déclarations prônant la guerre.
