Comme il s’y était engagé lors du premier anniversaire de son investiture dans un esprit de “réconciliation nationale”, le Président Lai Ching-te (賴清德) a annoncé hier, 16 juin, avoir convié les partis d’opposition à une réunion d’information sur la sécurité nationale, qui devait se tenir demain, réunissant les responsables de la défense, des affaires étrangères, de la commission ministérielle des affaires continentales (MAC) et de la sécurité nationale. C’est la première fois que le Président Lai Ching-te, en tant que commandant en chef des forces armées, avait pris l’initiative de convier les chefs des partis d’opposition à un tel “briefing spécial sur les questions importantes de sécurité nationale”. Selon le palais présidentiel, les sujets étant sensibles, la réunion devait se tenir à huis clos.
Un point qui dérange le Kuomintang (KMT), selon les propos du secrétaire général du parti Justin Huang (黃健庭). Celui-ci a aussi critiqué l’ordre du jour de la réunion, qui apparaît trop axé sur le discours du Président Lai Ching-te, réservant très peu de temps au dialogue avec l’opposition. Justin Huang a indiqué que les demandes formulées par le KMT n’ayant pas été acceptées par le gouvernement, le président du parti, Eric Chu (朱立倫), avait décliné l’invitation.
Quant au Parti du Peuple taïwanais (TPP), son président, Huang Kuo-chang (黃國昌) a également indiqué lors d’une conférence de presse ce matin qu’il n’assisterait pas à ce briefing présidentiel uniquement sur la sécurité nationale, car aucun consensus n’a pu être trouvé sur le déroulement et le contenu de la réunion. Huang Kuo-chang a pointé du doigt la précipitation avec laquelle cette réunion a été organisée et le fait qu’il pourrait s’agir d’un calcul politique.
Bien que les deux partis ne se soient pas coordonnés, le KMT et le TPP espèrent tous deux un dialogue plus approfondi et transparent sur tous les sujets avec le Président Lai Ching-te, y compris les sujets économiques et interdétroit, et pas seulement les questions de sécurité nationale.
Huang Kuo-chang a aussi pointé du doigt le soutien du Parti démocrate progressiste (DPP) au pouvoir, aux procédures de destitution de députés de l’opposition actuellement en cours, arguant que cela créait des divisions au sein de la société.
Réagissant ce soir, la porte-parole de la Présidence, Karen Kuo (郭雅慧), a déclaré que la Présidence maintenait une attitude ouverte, afin de poursuivre la communication et la coordination avec les partis d’opposition.