
Après avoir reconnu la République de Chine (Taiwan) depuis 1983, les îles Salomon ont choisi de faire allégeance à la Chine, entraînant de facto la fin de la reconnaissance diplomatique avec Taiwan. Le conseil des ministres des Salomon a acté la décision de rompre avec Taiwan à 27 voix pour, aucune voix contre et six abstentions. Le résultat du conseil des ministres doit encore être officiellement validé par le premier ministre salomonien.
En conférence de presse extraordinaire, le Chef de la diplomatie taiwanaise Joseph Wu (吳釗燮) a annoncé la rupture des liens officiels après 36 ans d'amitié, sans attendre l'officialisation du premier ministre salomonien.
Se rendant à l'évidence de l'impossibilité de poursuivre la reconnaissance bilatérale qui œuvrait pour l'intérêt des deux populations, Joseph Wu a accusé la Chine d'avoir acheté les ministres salomoniens. Dans le même temps, le chef de la diplomatie a précisé que cela renforçait encore plus Taiwan dans sa détermination d'intégrer les organisations internationales. Joseph Wu, qui a énuméré les efforts du ministère pour sauvegarder les liens bilatéraux, a indiqué qu'il était prêt à assumer ses responsabilités politiques dans cette rupture diplomatiques et qu'il en avait déjà référé à la Chef de l'Etat Tsai Ing-wen. Cette dernière a refusé toute éventualité de démission, l'issue du dossier étant imputable aux pressions de la Chine.
Taiwan perd ainsi son plus grand allié dans le Pacifique, qui compte 600 000 habitants. Le pays s’était rapproché de la Chine ces derniers mois, suite à la formation d’un gouvernement de coalition après les élections législatives d’avril dernier. Les Iles Salomon deviennent ainsi le 6e allié de Taiwan à rompre leurs liens officiels avec Taipei au profit de Pékin sous le mandat de Tsai Ing-wen à la tête du pays, après Sao Tomé-et-Principe en 2016, suivi du Panama en 2017 puis de la République dominicaine, du Burkina Faso et du Salvador en 2018.
Taiwan ne compte plus désormais à ce jour que 16 alliés diplomatiques à travers le monde.