
Le tribunal de Taipei a condamné le ministère de la Culture à verser 128,88 millions de dollars taiwanais (environ 3,75 millions d’euros) à l’architecte néerlandaise Francine Houben et aux architectes taiwanais Archasia Design Group, responsables de la conception du centre national des arts Weiwuying à Kaohsiung du fait de modifications dans la conception du bâtiment. Le ministère a déclaré vouloir faire appel de cette décision.
La construction du Weiwuying a coûté plus de 10 milliards de dollars taiwanais (environ 291 millions d’euros). Ce bâtiment iconique a attiré l’attention internationale notamment dans le domaine de l’architecture. Porté par le ministère de la Culture, il a impliqué des équipes d’architectes et d’ingénieurs internationales et nationales. Après le début de la construction en 2010, il était initialement prévu que le centre soit achevé en 2014. Cependant, en raison de nombreuses révisions du plan, des problèmes de volume et d’ingénierie ont entraîné de nombreux problèmes structurels et la date d'achèvement du bâtiment a été repoussée à plusieurs reprises jusqu'en 2018.
L’architecte Francine Houben en charge du design et Archasia Design Group ont un contrat avec le bureau préparatoire de Weiwuying en 2007 pour entreprendre conjointement la planification et la supervision de la conception du bâtiment. Le contrat a ensuite été pris en charge par le ministère de la Culture en remplacement du bureau préparatoire en 2018. Les architectes ont fait valoir que le bureau préparatoire les a informés le 14 juillet 2008 qu'ils voulaient réviser le plan du projet du Weiwuying, ce qui constituait pour eux un « changement majeur » dans le contrat. A ce titre, étant donné que le ministère de la Culture a hérité du contrat, il doit payer la différence de frais de service d’environ 130 millions de dollars taiwanais.
De son côté, le ministère de la Culture soutient que la modification du projet en était au stade de la planification préalable et de la conception de croquis, que la plupart des plans originaux ont été conservés et que seules les esquisses ont été révisées. Le ministère de la Culture considère qu’il ne s’agit pas de « changements significatifs » comme convenus dans le contrat et qu'il n'y a aucune raison pour le demandeur de réclamer le paiement de la différence de frais de conception.