
Cette semaine, près de 70 sociétés taiwanaises qui importent de la viande de porc ont unis leurs forces pour annoncer leur décision d’adopter un label explicite précisant aux consommateurs que la viande de porc qu’ils importent ne contient pas de résidu de ractopatime.
S’opposant au décret présidentiel de Tsai Ing-wen ouvrant les portes de Taiwan à l’importation de viande de porc américaine contenant des traces de ractopamine dès le 1er janvier prochain, les professionnels importateurs ont décidé de passer à l’action pour protéger la qualité de leurs produits, des élevages et la santé des consommateurs, dans le sillage de l’interdiction en vigueur dans 160 pays.
Lee Chun-lai (李春來), un représentant d’une compagnie importatrice, la Hwa Han Frozen Food Industrial Co., a d’ailleurs souligné que les ventes ont chuté de plus de 20% depuis la controverse autour de la ractopamine, ce qui porte gravement atteinte aux affaires de la compagnie.
En outre, les importateurs reprochent au gouvernement de ne pas les avoir consulté, ni avant le décret présidentiel, ni dans le cadre des pourparlers qui ont suivi pour tenter de rassurer les consommateurs.
En reaction à l’annonce de ce label « sans ractopamine » initié par les importateurs, le gouvernement a indiqué, par la voix de son Secretaire général Li Meng-yen (李孟諺) que la pratique internationale allait certes dans le sens d’un étiquetage indiquant l’origine du produit mais qu’aucune législation n’existait quant à la mention « sans ractopamine » justifiant par le fait même l’impossibilité pour le gouvernement d’interdire à l’importation les produits qui contiennent des résidus de ractopamine.
Selon les données gouvernementales, les principales importations de viande porcine à Taiwan en 2019 provenaient du Canada, suivi de l’Espagne, des Etats-Unis et du Danemark, pour environ 80 000 tonnes, soit à peine 10% de la consommation.