Le Premier ministre japonais Yoshihide Suga a annoncé hier la décision de rejeter dans l’océan Pacifique l’eau contaminée issue du refroidissement des réacteurs de la centrale nucléaire Fukushima. Il s’agit de l’eau provenant des pluies, des nappes souterraines ainsi que des injections nécessaires utilisées pour refroidir les cœurs des réacteurs nucléaires.
A Taïwan, le président de la commission des affaires atomiques Hsieh Shou-shing (謝曉星) a publié aujourd’hui une lettre s’opposant à ce déversement dans le Pacifique. Il y précise que si le Japon était déterminé à rejeter l’eau dans le Pacifique malgré l’opposition des pays voisins, il lui faudrait procéder à trois préparations : le Japon devra mesurer la radioactivité de l’eau de mer et des organismes marins en haute mer près de Taïwan et fournir les résultats d’études à Taïwan ; Taïwan et le Japon devront renforcer les échanges techniques et le partage d'informations sur la surveillance et l'évaluation des déversements de l’eau en mer et enfin, le Japon devra fournir sur la période de préparation des émissions d’eau de deux ans les documents de demandes de déversement, l’avancement et le résultat des évaluations des demandes formulées par l’autorité de régulation nucléaire (Nuclear regulation authority) auprès de Tokyo Electric Power Company.
La décision japonaise a déjà suscité de vives réactions de la part des députés et des groupes environnementaux du côté de Taïwan. La porte-parole du ministère des Affaires étrangères Joanne Ou (歐江安) a également indiqué le travail du gouvernement sur ce dossier : « Pendant cette période de préparation, le ministère des Affaires étrangères continuera d’exprimer les préoccupations de Taïwan auprès du Japon et suivra de près toute évolution du dossier. La représentation taïwanaise au Japon continuera également de rassembler les informations nécessaires afin de les fournir à la commission des affaires atomiques. »
