
Après l’épisode en début d’année de suspension d’importation de l’ananas, la Chine ajoute deux nouveaux fruits taïwanais à sa liste des « bannis » : l’attier et le jambose.
Prenant effet aujourd’hui, cette suspension d’importation est justifiée par l’Administration générale des douanes de Chine par la détection fréquente d’un insecte nuisible : la cochenille (Planococcus minor).
La commission ministérielle de l’agriculture a réagi ce lundi en annonçant avoir déjà répondu par écrit aux douanes chinoises en contestant cette décision unilatérale. S’il n’y a pas de réponse avant fin septembre, Taiwan envisage alors de saisir un arbitrage auprès de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC).
La commission rappelle qu’elle a toujours eu la possibilité de régler ce genre de conflits à l’amiable jusqu’à présent et qu’elle n’avait jamais eu recours à l’OMC pour trancher ce genre de questions auparavant.
Ce lundi, la présidente Tsai Ing-wen a réagi et évoqué la surprise du côté taiwanais : « Le gouvernement taiwanais a déjà fait part de son opposition à l’annonce faite unilatéralement hier sans préavis de la Chine de suspendre l’importation des attiers et jamboses taiwanais. La Chine ne respecte pas les règles commerciales internationales, et décide d’elle-même de briser l’ordre du commerce bilatéral. J’ai déjà indiqué à la commission de l’Agriculture de prendre des contre-mesures pour préserver les intérêts de nos citoyens. »
Le vice-président William Lai (賴清德) a réagi également hier soir sur son compte Facebook en justifiant le recours à l’OMC par le caractère insolite des décisions chinoises. Taiwan s’inquiète en effet de la répétition à intervalles proches de ce genre d’épisodes mais est aussi inquiet du caractère unilatéral de ces décisions sans possibilités de négociations. Pour rappel, la Chine a communiqué sa décision à travers sa plateforme seulement hier sans possibilité de recours pour Taiwan. Une autre surprise pour Taiwan, est que l’Administration général des douanes de Chine n’a pas rapporté de nouveaux cas de non-conformité depuis le 28 juin dernier selon le vice-président.