La présidente Tsai Ing-wen a prononcé ce matin, à l'occasion de la fête nationale taïwanaise dite du "double-dix", un discours axé sur la défense de la souveraineté et de la démocratie taïwanaises.
Le discours présidentiel annuel était composé de cinq parties et a commencé sur le thème de la résilience. Tsai Ing-wen a en effet d'abord rendu hommage aux plus de 800 victimes taïwanaises et à leur famille de la pandémie de Covid-19, avant de saluer la discipline de la population concernant le respect des mesures sanitaires et le travail du personnel médical. Elle a aussi salué l'aide internationale envers Taïwan en citant expressément le Japon, les Etats-Unis, la Slovaquie, la République tchèque, la Pologne et la Lituanie, rappelant d'ailleurs que cette-dernière allait bientôt établir un bureau de représentation à Taïwan. La présidente en a aussi profiter pour faire remarquer que les relations avec le monde et notamment avec les Etats-Unis, le Japon, l'Union européenne et l'Australie, s'étaient améliorées, ajoutant que "Taïwan n'est plus vu comme l'orphelin de l'Asie'.
Dans la deuxième partie du discours, la présidente a appelé à ne "pas baisser la garde" face à l'expansion de l'autoritarisme, rappelant la pression militaire chinoise avec notamment la "banalisation" des incursions d'avions chinois dans la Zone d'identification de défense aérienne (ZIDA) taïwanaise, la situation géopolitique dans la région Indopacifique et en particulier dans les mers de Chine méridionale et orientale, ainsi que la répression chinoise à Hong Kong.
Tsai Ing-wen a ensuite déclaré que Taïwan était "en première ligne de défense de la démocratie" et a appelé à "maintenir le statu quo" et à un apaisement des relations interdétroit tout en affirmant sa détermination à défendre la souveraineté taïwanaise : "nous continuerons de renforcer notre défense nationale et de démontrer notre détermination à nous défendre afin de s'assurer que personne ne puisse forcer Taïwan à prendre le chemin que la Chine a préparé pour nous. Car ce chemin que la Chine a préparé pour nous n'offre un mode de vie ni libre, ni démocratique pour Taïwan, et n'offre pas non plus la souveraineté pour nos 23 millions de citoyens".
Troisièmement, la présidente taïwanaise a salué la présence des présidents de quatre partis d'opposition, et notamment du KMT, à la cérémonie, et a appelé à établir un consensus autour de quatre engagements : l'engagement pour un système constitutionnel libre et démocratique, le refus que Taïwan soit subordonné à la Chine, à l'annexion ou à un empiètement sur la souveraineté de Taïwan, et l'engagement selon lequel le futur de la République de Chine (Taïwan) devra être décidé par la volonté du peuple taïwanais.
Dans la quatrième partie de son discours, Tsai Ing-wen a rappelé les accomplissements de son administration depuis son accès à la présidence en 2016, et notamment sur le plan économique : "nous avons adopté une nouvelle approche politique dans laquelle nous ne sommes plus dépendants d'un seul marché". Une allusion à la Chine et à la Nouvelle politique vers le sud, politique phare de la présidence Tsai. La chef de l'Etat a également évoqué la réforme constitutionnelle à venir en demandant le soutien de tous les partis pour trouver un consensus, et a aussi abordé brièvement la politique énergétique du pays en rappelant l'objectif de zéro émissions d'ici à 2050.
Enfin, la présidente a pris le temps de remercier les athlètes taïwanais pour leur performance aux JO de Tokyo, la meilleure de l'histoire taïwanaise, ainsi que l'armée pour leur rôle dans la protection du pays.