Depuis le début de la crise épidémique de Covid-19 en début d’année dernière, un grand nombre de banques centrales autour du globe ont baissé leurs taux directeurs pour fournir des fonds suffisant à leur marché leur permettant de résister aux impacts économiques sur leur pays.
Nous avions parlé plus tôt cette année de la limite de cette manœuvre aux Etats-Unis qui envisageait dès mars de reprendre des taux directeurs plus élevés en raison d’une accélération de l’inflation liée à cette manipulation artificielle du marché.
Désormais, ce n’est pas seulement les Etats-Unis qui sont touchés par ce phénomène. Parmi les 38 banques centrales suivies par la Banque des règlements internationaux (BRI), 13 ont rehaussé au moins une fois leurs taux directeurs. En Asie, la Corée du Sud avait devancé les autres pays de la région dès fin août. Parmi les autres pays ayant déjà agi, les banques centrales de Nouvelle-Zélande, de Pologne, de Roumanie ou de Singapour ont voté une révision de leurs taux directeurs en octobre dernier.
En ce qui concerne Taiwan, la commission des finances du Parlement a organisé ce lundi une séance de consultation du gouverneur de la banque centrale taiwanaise, Yang Chin-long (楊金龍), pour évaluer la nécessité de revoir à la hausse le taux directeur à Taiwan.
Yang Chin-long explique que la banque étudiera trois indicateurs avant de prendre toute décision. Tout d’abord, la hausse des prix à la consommation qui est le premier indicateur de la tendance inflationniste. Taiwan doit également évaluer et s’aligner sur la hausse opérée par ses principaux partenaires pour ne pas être victime de cette nouvelle manipulation artificielle du marché. Yang Chin-long explique : « La hausse des taux directeurs des principaux pays va influencer les mouvements de capitaux relativement importants à Taiwan. Il faut éviter que la situation à l’étranger provoque l’entrée sur le territoire d’une grande quantité de fonds qui influenceront l’ensemble des marchés, que ce soit dans l’immobilier, le patrimoine ou encore les taux de change. L’analyse doit être portée également sur la situation dans les autres pays. »
Le troisième indicateur à étudier est la redynamisation économique post-Covid. La banque centrale de Taiwan estime également que bien que les prix aient augmenté récemment, ils ne sont pas à un niveau qui permet de parler d'inflation exagérée, jusqu'à présent, la principale cause de l’augmentation des prix à la consommation est l'énergie. Yang Chin-long a également souligné que bien que le prix d’un baril de pétrole à Taïwan soit d'environ 85 dollars américaines. Il devrait également passer en dessous des 75 dollars américains au cours de l'année prochaine.