La visite surprise d’une délégation composée de six sénateurs et représentants américains, arrivés mardi soir à Taïwan, s’effectue en toute discrétion et avec profil bas.
Des médias locaux ont rapporté que la délégation, menée par le sénateur du parti républicain John Cornyn, s’était rendue hier au ministère de la Défense pour suivre un compte-rendu sur la menace militaire chinoise dans le détroit de Taïwan. La délégation a été aperçue aujourd’hui en train d’entrer dans les locaux du siège du groupe TMSC, le géant taiwanais des semi-conducteurs, dans le Parc scientifique de Hsinchu. Aucun commentaire officiel n’a été confié aux médias, mais il est probable que la délégation soit allée discuter de la grave pénurie de puces électroniques à laquelle fait face le secteur industriel américain.
La chaîne de télévision TVBS a rapporté que la délégation a quitté le siège de TSMC à 13h avant de se rendre au temple de Confucius de Hsinchu ou les parlementaires ont rencontré le maire de la ville Lin Chih-chien (林智堅).
La visite inattendue de la délégation américaine a suscité de nombreuses questions au sein de la classe politique, et notamment au sujet du but de la visite. Certains se sont demandés si la délégation était venue discuter de vente d’armes ou de prêts de financement d’achat d’armement, des sénateurs républicains ayant soumis, le 4 novembre dernier, le Taiwan Deterrence Act, qui prévoit le financement de l’achat d’armements par Taiwan à hauteur de deux milliards de dollars américains par an.
Le député KMT Lai Shih-bao (賴士葆) a posé une question au Parlement concernant d’éventuels emprunts aux Etats-Unis pour financer la défense, soulignant le fait que les revenus fiscaux pourraient dépasser les trois milliards de dollars taiwanais cette année.
Le ministre des Finances Su Jain-rong (蘇建榮) s’est défendu de vouloir faire des emprunts auprès de l’étranger : « Nos fonds locaux sont abondants. Si nous avons vraiment besoin d’emprunter de l’argent, nous le ferons de manière locale».
Le ministre a ajouté que toutes les dépenses du gouvernement étaient, de toute manière, sujettes à l’approbation du Yuan législatif.
