
Le Yuan exécutif a autorisé aujourd’hui l’augmentation du montant des compensations auxquelles les victimes de la période autoritaire d'après-guerre peuvent prétendre.
A Taïwan, la période qui va de la fin de la seconde guerre mondiale au début des années 1990 a été marquée par un régime de parti unique et de persécution des dissidents. Dans le cadre de la politique de justice transitionnelle, les victimes de cette période sont éligibles à des compensations. Le gouvernement a aujourd’hui approuvé des révisions des règles régissant ces compensations permettant aux victimes et à leur famille de recevoir des montants plus conséquents.
Ainsi, les proches de personnes tuées injustement par le gouvernement pendant cette période pourront réclamer 12 millions de dollars taïwanais (environ 380 000 euros), soit le double de ce qui était versé jusqu'à maintenant. Quant aux familles des personnes emprisonnées jusqu'à leur mort, elles pourront réclamer 500 000 dollars taïwanais, soit près de 16 000 euros.
Les personnes ayant subi injustement des privations de libertés pourront prétendre à une compensation dont le montant sera calculé en fonction de la durée de la privation, et les personnes détenues illégalement pourront obtenir, au maximum, près de 11,4 millions de dollars taïwanais (environ 360 000 euros).
Les nouvelles règles concernent aussi les personnes dont les propriétés ont été confisquées illégalement pendant le régime autoritaire et introduisent une méthode de calcul de compensation pour les propriétés qui ne peuvent pas être rendues.
Notons que les personnes ayant déjà reçu des compensations pourront demander de recevoir la différence par rapport aux nouveaux montants.
Selon Chen Yu-fan (陳雨凡), membre de la commission de la justice transitionnelle, environ 14 000 Taïwanais pourront demander des compensations. Mais avec la découverte progressive des documents politiques classés, le nombre de victimes pourrait augmenter et la valeur totale de compensation est estimée à présent à 27,7 milliards dollars taïwanais (882 millions d’euros).