
Ce weekend avait lieu le festival international de la bande dessinée d’Angoulême, un des plus grands rendez-vous de la bande dessinée en Europe, notamment connu pour l’originalité des œuvres présentées.
Lors du festival, Taïwan fête la dixième année de son pavillon, dont la thématique reflétait cette année le caractère audacieux et novateur de l’industrie taïwanaise de la bande dessinée. C’est après deux ans d’annulation et de report, en raison de l’épidémie du Covid-19, que l’événement a lieu. Cependant seul Taïwan représente l’Asie cette année.
Du manga japonais à la BD européenne, les auteurs présents cette année ont chacun leur propre style. Les genres abordés couvrent un large spectre allant de la fantaisie à la bédé documentaire. Une œuvre en noir et blanc explore la nature humaine avec en toile de fond l’empereur Qin Shi Huang en quête d’immortalité. Un roman graphique en couleurs évoque la démence, tandis que d’autres, avec parfois une pointe de légèreté, proposent des intrigues faisant appel à la magie.
En France, cette variété a déjà attiré une jeune maison d’édition spécialisée dans les mangas : Chattochatto. Son directeur, Nicolas Galiano, expliquait que la bande dessinée taïwanaise avait un style particulier que les lecteurs français apprécient. Il prend pour exemple la bande dessinée Sea Color Polaris (海色北極星) de l’artiste taïwanais Wu Yu-shi (吳宇實) qu’il publie en français et qui s’est vendue jusqu’à la rupture de stock .
Il explique également que la narration taïwanaise est variée et complexe, ce qui est très différent du style japonais simple et rapide à lire. La BD Taïwanaise demande du temps à lire, ce que les lecteurs apprécient car, même lors de la seconde lecture, ils découvrent de nouveaux détails et éléments dans la narration.
Pam Pam Liu, une auteure taïwanaise qui avait été artiste en résidence à Angoulême en 2019 a également expliqué que la BD réalisée par des auteurs indépendants taïwanais touche le public européen en raison de son originalité. Elle a précisé que les premières années, Taïwan présentait des auteurs grand public avec un style très japonais et n’avait pas conquis le public français. Par contre la BD d’auteur semble être la prochaine mode dans la BD asiatique en Europe.
Notez que Taïwan est le seul pays asiatique à envoyer une délégation officielle pour participer au Festival international de la bande dessinée d'Angoulême cette année.