
La Commission nationale des droits humains a annoncé ce lundi un programme d'enquête et de recherche systématique d’agression sexuelle dans les organisations responsables du placement des enfants tels que les services sociaux et dans les établissements scolaires. Selon les statistiques, parmi les 7 787 cas d'agressions sexuelles signalés en 2021, 4 520 victimes étaient mineures, soit une majorité avec 55,3% de l’ensemble des victimes. La Commission nationale des droits humains lance ainsi la première enquête à grande échelle visant à rencontrer les victimes afin de démêler les problèmes structurels dans le pays. Il s’agit de la toute première enquête systématisée de grande échelle sur un sujet des droits humains initiée par la commission. Cette initiative, selon la Commission, fait suite aux auditions menées auprès des victimes et la constatation de problèmes structurels et organisationnels au sein des appareils judiciaire et social pour faciliter la prise en charge de ces dossiers.
La présidente de la Commission, Chen Chu (陳菊), a déclaré que ce type d’agressions peuvent marquer les victimes à vie ce qui ne laisse pas insensible la Commission qui a besoin d’informations plus détaillées sur les raisons sociales de ces abus qui semblent tout le temps se répéter.
Jil Chang (張菊芳), membre de la Commission, a ajouté qu’une des principales barrières à l’amélioration de la situation concernant ces actes est le fait que les victimes sont souvent confrontées à des écoles ou des institutions qui dissimulent, détruisent des preuves, ou ne transmettent pas les dossiers des victimes aux autorités.
L’enquête espère recueillir les témoignages d’au moins 500 personnes, dont 100 seront réalisés à travers des entretiens en face à face et 400 à travers des entretiens téléphoniques ou par écrit.
La Commission prévoit de pouvoir partager le premier rapport suite à cette enquête en juillet 2023.