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Le film Sappukei récompensé au FID Marseille

  • 25-07-2022
  • La Rédaction
Le film Sappukei récompensé au FID Marseille
Chun Wang, Hikky Chen au Festival de Cinéma de Marseille - MUCEM © Hara Kaminara

Le film taïwanais « SAPPUKEI » réalisé par Chun Wang (王鈞) et Hikky Chen(陳必綺) a remporté le Prix de la Compétition Flash à la 33ᵉ édition du Festival International de Cinéma de Marseille (FID) alors qu’il était en compétition avec 17 autres films.

Le FID se présente comme un festival pour les cinéastes, les spectateurs, les professionnels et pour tous les amoureux d’un cinéma ambitieux, aventureux. Son D qui questionne, signifie la Diversité et la Différence plutôt qu’un genre cinématographique particulier.

Le film « SAPPUKEI » est déroutant pour le spectateur, bien que réalisé par des Taïwanais, la langue parlée est le japonais et l’histoire se passe à Hô-Chi-Minh-Ville, anciennement appelée Saïgon, au Vietnam. La plus grande instabilité survient certainement de l’absence. D’abord l’absence des acteurs, que l’on entend parfois, mais qui sont peu visibles durant les 19 minutes que dure la pellicule, mais aussi celle de plus en plus remarquable de décor et de paysage dans leur intégralité.

Lors d’un entretien pour le festival, disponible sur le site du FID, les deux réalisateurs ont partagé que l’idée du film tournait autour de l’improvisation en représentant les événements survenant sur le tournage directement dans la mise en scène. Ainsi, les réalisateurs prennent l’exemple le plus marquant du début du film, la disparition de l’acteur principal, et décrivent comment cet événement est survenu dans la réalisation : « Le scénario original n’était qu’un brouillon, il a évolué avec les acteurs et au fil des événements sur le plateau. Quand le jeune homme a quitté Saïgon après notre premier jour de tournage en raison de problèmes familiaux, nous avons pris le parti de représenter la disparition. »

Si la définition générique du terme Sappukei (殺風景) en japonais désigne quelque chose d’insipide, de monotone, de morne ou encore de brut, le réalisateur a préféré prendre au pied de la lettre les idéogrammes et faire disparaître son décor en « tuant son paysage » : « SAPPUKEI est une combinaison de deux mots japonais : satsu (tuer), et fukei (paysage). La signification originale est : « détruire le beau paysage et faire en sorte que les gens perdent leur joie ». Pour moi, l’élément de destruction ancré dans le mot SAPPUKEI renvoie à une rébellion contre la conscience inhérente imposée à une image, le paysage qui crée un espace où se déroulent des événements, tous les processus qui laissent des traces – sans cesse superposés, répétés, et modifiés pour former une sculpture unique. »

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