
Le ministère des Affaires étrangères taïwanais a déclaré aujourd'hui qu'il ne poursuivrait pas en justice pour le moment le gouvernement nicaraguayen suite à sa décision de transférer le bâtiment de l'ancienne ambassade taïwanaise sur place à la Chine.
Le Nicaragua et Taïwan ont rompu leurs relations diplomatiques le 10 décembre 2021 après que le gouvernement nicaraguayen de Daniel Ortega a décidé de reconnaître la République populaire de Chine au détriment de la République de Chine, nom officiel de Taïwan.
Le responsable du département juridique au sein du ministère des Affaires étrangères, Jason Lien (連建辰), a déclaré que la décision de ne pas donner suite avait été prise après mainte considérations : "En plus d'avoir discuté avec les différents ministères concernés, nous avons aussi consulté des experts juridiques internationaux afin d'évaluer correctement la situation, tout en prenant en compte des considérations économiques, des risques liés et de l'analyse de toutes les situations possibles. Nous avons finalement décidé, en considérant soigneusement tous ces facteurs, de suspendre pour le moment la procédure légale internationale visant à engager la responsabilité (de l'autre partie)".
Jason Lien a ajouté que la diplomatie taïwanaise continuerait de travailler avec d'autres pays partageant les mêmes valeurs afin que le Nicaragua prenne ses responsabilités. L’objectif ultime étant d’obtenir une compensation internationale exacte.
Notons qu'après l'annonce de la reconnaissance de la Chine, Taïwan avait tenté de transférer le titre de propriété de son ambassade à l'archidiocèse catholique de Managua pour un prix symbolique d'1 dollar américain.
Mais le gouvernement nicaraguayen avait invalidé le transfert, accusant les autorités taïwanaises de tenter un « subterfuge pour prendre ce qui ne leur appartenaient pas ».
Taïwan avait protesté, faisant valoir que le titre de propriété avait été acquis par la République de Chine (Taïwan) légalement en 1990. Le gouvernement taïwanais a tenté de faire valoir l'article 45 de la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques, affirmant que le Nicaragua devait honorer ses obligations et protéger la propriété de l'ambassade, ce même après la rupture des relations diplomatiques.