Suite aux manifestations contre les mesures de restriction sanitaires qui secouent plusieurs villes chinoises depuis quelques jours, des étudiants et des groupes de la société civile taïwanais se sont rassemblés hier à Taipei pour exprimer leur soutien aux manifestants et pour demander la démission du président chinois Xi Jinping (習近平).
Parmi les personnalités présentes sur place, l'ancien leader étudiant chinois Zhou Fengsuo (周鋒鎖) pendant les manifestations de la place Tian'anmen, à Pékin, en 1989. Ce dernier s'est exprimé lors d'une conférence de presse organisée hier matin devant le Yuan législatif.
Les groupes présents estiment que les récentes manifestations en Chine contre la politique sanitaire gouvernementale dite de « Zéro Covid » a évolué en un mouvement plus large qu'ils qualifient de « mouvement des feuilles blanches » et qui réclame l'octroi de libertés civiles et de la démocratie en Chine.
Plus d'une centaine d'étudiants se sont aussi rassemblés lors d'un événement distinct, à la bibliothèque du campus de l'Université nationale de Taïwan pour commémorer les victimes de l'incendie qui a fait plus de 10 morts dans un immeuble résidentiel d'Urumqi, dans l'ouest de la Chine, la semaine dernière.
L'incident a été l'élément déclencheur de la vague de manifestations, les habitants de la ville accusant les mesures sanitaires strictes en place d'avoir retardé l'accès des secours à l'immeuble.
Aujourd'hui, le ministre taïwanais de l'Education, Pan Wen-chung (潘文忠), a répondu aux questions de plusieurs députés au Yuan législatif à l'occasion de l'étude d'une proposition d'amendement à la loi sur l'éducation nationale.
Le ministre a fait remarquer que la plupart des manifestants en Chine étaient des jeunes, et que selon les estimations du gouvernement, 12 000 étudiants taïwanais seraient actuellement inscrits dans des établissements d'enseignement supérieur chinois mais que tous les étudiants étaient en sécurité.
Pan Wen-chung a affirmé que malgré la détérioration, ces dernières années, des communications avec les autorités chinoises, le ministère de l'Education taïwanais restait en contact étroit avec les étudiants par le biais de la Fondation des échanges interdétroit (la SEF), une agence semi-officielle taïwanaise chargée des échanges informels avec la Chine et qui continue actuellement d'échanger avec les associations étudiantes et d'autres organisations non gouvernementales chinoises.
Enfin, le ministre a indiqué qu'il existait sur le site du ministère de l'Éducation une section spéciale dédiée aux étudiants taïwanais en Chine qui redirige les étudiants vers le site de la commission ministérielle des affaires continentales et donne le numéro d'une ligne d'urgence de la Fondation des échanges interdétroit.