Dans une interview accordée au quotidien français « Libération », la ministre du Numérique Audrey Tang (唐鳳) a développé l’importance pour Taïwan de bâtir l’outil internet « d’une manière qui favorise la résilience numérique », dans le contexte des cybermenaces omniprésentes et de la pression continue de la Chine sur Taïwan.
Audrey Tang a notamment souligné que la guerre en Ukraine déclarée il y a neuf mois a forcé les démocraties à tirer les enseignements de la réalité de « la menace de l’expansionnisme autoritaire » et que Taïwan oeuvrait activement à diverses mesures pour éviter l’isolement en cas d’attaque.
Pour la ministre taïwanaise, l’outil numérique doit contribuer à assurer la sécurité des Taïwanais et doit dans le même temps relever les défis posés par les millions de tentatives de cyberattaques qui visent les infrastructures du pays chaque jour. Taïwan a recensé plus de 5 millions de cyberattaques quotidiennes en 2021, le double de l’année précédente et que leur nombre a même été multuplié par 23 au moment de la visite à Taïwan en août dernier de la présidente de la Chambre américaine des représentants Nancy Pelosi. Pour Audrey Tang, cette situation fait de Taïwan comme un terrain d’essai pour la Chine : « Si une stratégie fonctionne ici, elle peut être reproduite ailleurs », affirme-t-elle, précisant que les pirates de l’Internet visent non seulement les infrastructures publiques que les industries importantes comme TSMC, le géant des semi-conducteurs.
Libération relate aussi que la ministre taïwanaise a insisté sur l’urgence de promouvoir et mettre en œuvre une « résilience numérique » forte et fiable, notamment en s’appuyant sur la « déclaration sur l’avenir de l’Internet » co-signée par plus de 60 pays et qui vise à bâtir un cyberespace sûr, ouvert et inclusif.