
En juin dernier, la Chine a commencé à interdire progressivement l'importation de mérou, de poisson sabre et de chinchard. Les autorités chinoises avaient expliqué cette suspension des importations par le fait que des usines alimentaires et de transformation de produits halieutiques taïwanais n'auraient pas achevé la procédure de renouvellement de leur enregistrement auprès des autorités chinoises, ou que leurs informations étaient incomplètes. Cependant, après la visite notamment de l’ancienne présidente du Kuomintang (KMT), Hong Hsiu-chu (洪秀柱), du chef du comté de Kinmen Chen Fu-hai (陳福海) et une parlementaire du KMT Chen Yu-jen (陳玉珍) au Bureau affaires taïwanaises du Conseil d’Etat chinois pendant la Fête du Printemps (Nouvel An Lunaire), la Chine a annoncé que 63 entreprises taïwanaises, dont Kinmen Winery, avaient finalement pu être enregistrées ou avaient mis à jour leurs informations, ce qui permettait par conséquent de lever l’embargo pour ces entreprises.
Le député Cheng Yun-peng (鄭運鵬), chef du groupe du Parti démocrate progressiste (DPP) au Yuan législatif, a tenu une conférence de presse ce jour, afin de faire part de la vive réaction du parti. Selon lui, le fait que l’an dernier, 63 entreprises taïwanaises dans le domaine alimentaire aient été interdites pour des raisons inexplicables, et que maintenant, elles soient à nouveau autorisées à exporter vers la Chine pour des raisons tout aussi inexplicables, montre qu’il s’agit de mesures politiques unilatérales de Pékin. Il s’agit d’une interdiction arbitraire et d’une autorisation en échange de faveurs, a-t-il déclaré.
Cheng Yun-peng a regretté que certains politiciens taïwanais coopèrent avec la Chine en matière de propagande politique, et espère qu’un système pourra être mis en place, afin que Taïwan bénéficie du même traitement pour ses exportations vers la Chine que les autres pays. Il a précisé : « Nous devons exiger que tous les produits d'exportation de Taïwan à destination d'autres pays, y compris la Chine, disposent d'un système sûr et sécurisé de communication avec les responsables officiels. Nous ne pouvons pas être injustement traités de manière unilatérale de la sorte. Si la Chine veut être de bonne volonté à l’égard de Taïwan, il faut que les autorités chinoises traitent les produits taïwanais sur un pied d’égalité avec les autres pays, c’est la base ».
Le député Tseng Ming-chung (曾銘宗), chef du groupe KMT au Yuan législatif, a quant à lui déclaré que l’assistance de la Chine pour achever l’enregistrement des 63 entreprises taïwanaises était un bon début, dont le KMT se réjouit, et qu’il espérait que les deux rives du détroit communiqueront davantage, afin de parvenir à un consensus.
Quant à Song Tao (宋濤), directeur du Bureau chinois des affaires taïwanaises, il a mentionné ce mois-ci qu’il était prêt à discuter des relations interdétroit et de l’unification, sur la base du « principe d'une seule Chine » et du « consensus de 1992 » avec Taïwanais « visionnaires ». Le député Cheng Yun-peng (鄭運鵬) a déclaré qu’il souhaitait demander si les personnes du Kuomintang qui ont rencontré Song Tao (宋濤) ont protesté contre cette déclaration ou s’ils ont accepté sans réserve les conditions chinoises avant que ne soit levé l’embargo sur les 63 entreprises taïwanaises. Il a demandé au KMT de clarifier si cela était la condition préalable à la rencontre avec Song Tao (宋濤).