
Paris et Canberra ont tenu hier leurs deuxièmes consultations ministérielles France-Australie en matière d’affaires étrangères et de défense, Taïwan a été mentionné dans la déclaration conjointe publique faisant suite aux échanges entre les deux pays.
La ministre de l’Europe et des Affaires étrangères Catherine Colonna, le ministre des Armées Sébastien Lecornu, ainsi que leurs homologues australiens, respectivement Penny Wong et Richard Marles, ont souligné, dans cette déclaration, l’importance de la paix et de la stabilité dans le détroit de Taïwan et ont appelé au règlement pacifique des questions interdétroit par la voie du dialogue, sans menace ni emploi de la force ou coercition. La France et l’Australie ont ainsi affirmé leur « opposition commune à tout changement unilatéral du statu quo » dans le détroit de Taïwan, ce qui est un nouvel élément par rapport aux dernières consultations datant du août 2021.
Paris et Canberra se sont par ailleurs engagés à travailler de concert pour « soutenir la participation effective de Taïwan aux travaux des organisations internationales, lorsque la qualité d’Etat n’est pas une condition préalable ».
Les deux pays ont également réaffirmé, pour la première fois, leur « volonté de continuer à approfondir leurs relations avec Taïwan dans les domaines économique, scientifique, commercial, technologique et culturel ».
Le ministère taïwanais des Affaires étrangères a vivement salué cette déclaration conjointe et a estimé qu’elle témoignait de l’importance de la paix et de la stabilité dans le détroit de Taïwan. La position ferme et amicale des gouvernements australien et français montre également, selon le ministère, que la paix entre les deux rives du détroit est un élément indispensable pour maintenir une région Indo-Pacifique libre et ouverte et même pour la stabilité et la prospérité régionale et internationale.
La plus grande partie de la déclaration conjointe était consacrée à la guerre russo-ukrainienne. Les ministres ont également exprimé leur inquiétude concernant les graves violations des droits de l’Homme dans le Xinjiang et la dégradation constante de l’autonomie, les droits et des libertés à Hong Kong. Ils ont toutefois souligné qu’il était essentiel de poursuivre la coopération avec la Chine pour faire face aux enjeux d’intérêt commun tels que la lutte contre le changement climatique, la protection de la biodiversité, la sécurité alimentaire et la réduction de la dette des pays les plus vulnérables.