
Le ministère taïwanais de la Défense a publié le 21 février dernier un projet d’amendement à « la loi sur la préparation de la mobilisation générale », qui deviendrait « la loi sur la mobilisation générale ». Le parti d’opposition Kuomintang (KMT) a vivement réagi, en particulier sur deux points.
Ce projet d’amendement prévoit que les collectivités locales recueillent les noms de tous les élèves de plus de 16 ans, garçons et filles, afin que ce recensement (qui serait téléchargé sur un Cloud) puisse servir en cas de mobilisation. L’opposition a critiqué le fait que cela reviendrait à placer des mineurs en position de participer à la guerre.
En réponse, le ministère de la Défense a indiqué que cela ne relevait que des préparatifs de mobilisation générale en temps ordinaire, notamment le fait de suivre un entraînement de défense civile et une formation aux premiers secours, et que cela n’impliquait pas la participation de ces mineurs à la guerre. Le ministère a indiqué que ces dispositions, qui permettent de répertorier les ressources en cas de guerre, existaient déjà dans de nombreux pays.
Le second point qui a fait réagir l’opposition est le recensement prévu par cet amendement de toutes les personnes travaillant dans le domaine de l’information (journalistes de la presse écrite, audiovisuelle et internet, ainsi que les éditeurs), qui seraient soumis à des mesures de contrôle en cas de mobilisation générale.
Le député du KMT Johnny Chiang (江啟臣) a réagi en soulignant la dérive potentielle vers un contrôle de l’information, sachant qu’une loi sur la désinformation existe déjà. Réagissant à cette critique, le ministère de la Défense a précisé que ces dispositions ne seraient pas mises en œuvre tant que la Chine n’aurait pas attaqué Taïwan.