
La Secrétaire américaine à l’Armée Christine Wormuth, et Charles Flynn, commandant en chef de l’armée américaine pour le Pacifique, se sont exprimés lors d’une discussion organisée aujourd’hui par le think tank American Enterprise Institute, pourtant sur le rôle de l’armée américaine dans la région Indo-Pacifique.
Selon Christine Wormuth, un débarquement amphibie sur les côtes taïwanaises serait très complexe, même si l’armée populaire de libération (APL) s’est modernisée à grande vitesse ces 20 dernières années. Ainsi, elle ne croit pas à une menace imminente d’une invasion amphibie de Taïwan.
Alors que la guerre russo-ukrainienne a débuté il y a tout juste un an, Charles Flynn a quant à lui rappelé que si Taïwan était devenu le centre de l’attention de Washington dans la région, il n’est selon lui pas si facile pour la Chine d’envahir Taïwan. Ce n’est pas suffisant de compter sur les bombardiers H-6, les sous-marins et les navires militaires, les soldats chinois devraient réussir à traverser le détroit et à accoster à Taïwan pour s’en emparer. Il s’agirait d’une opération complexe qui nécessiterait des troupes d’un grand professionnalisme, bien entraînées et dirigées.
Il a déclaré que l’armée chinoise y travaille mais que, de son point de vue, elle n’était pas encore à la hauteur, ce qui signifie qu’elle n’est pas invincible. Il a ainsi indiqué qu’il était temps pour les Etats-Unis de se préparer à dissuader activement la Chine de mener une telle opération. Selon Christine Wormuth, la meilleure manière d’éviter la guerre est de montrer à la Chine et aux autres pays de la région que les Etats-Unis ont la capacité de la remporter.
L’un des problèmes que pourrait rencontrer Washington si la guerre se prolongeait est le manque de munitions, comme le montre la guerre en Ukraine. Les Etats-Unis devraient donc selon elle augmenter la production d’armes et de munitions, et aider Taïwan à améliorer ses capacités de combat asymétrique, afin que l’île devienne un « porc-épic » difficile à conquérir.
Si une guerre éclatait entre Pékin et Washington, les Etats-Unis pourraient aussi être la cible d’attaques sur leur propre territoire, notamment de cyberattaques ou d’attaques visant le réseau électrique, et l’armée de terre américaine devait également se préparer à de telles éventualités, a indiqué Christine Wormuth.