
Aujourd’hui marque le 76e anniversaire de « l’incident du 28 février », protestation qui s’est répandue dans plusieurs villes de Taïwan et a été réprimée dans le sang en 1947. La commémoration officielle s’est déroulée pour la première fois cette année dans la ville de Tainan, en présence de nombreux hauts représentants de l’Etat, dont la Présidente Tsai Ing-wen (蔡英文).
Pour représenter les familles des victimes, M. Wang Ke-Shao (王克紹), fils du premier procureur taïwanais pendant la période coloniale japonaise, a prononcé un discours dans lequel il a appelé le gouvernement à faire en sorte que la vérité de l’histoire vernaculaire de Taïwan s’enracine et à développer le sentiment patriotique des enfants taïwanais envers leur pays.
Il a déclaré : « Notre enseignement de l’histoire et de la géographie de Taïwan doit prendre racine, et ce, depuis le plus jeune âge. Nous devons permettre aux enfants taïwanais de comprendre la terre qui les a vus naître et la véritable histoire de Taïwan, afin qu’ils ressentent de l’affection et qu’ils chérissent cette terre ».
En écho à ces propos, la présidente Tsai Ing-wen (蔡英文) a mis l’accent, dans son discours, sur l’inclusion de la justice transitionnelle dans le système d’enseignement : « Le plan d’action national pour l’éducation à la justice transitionnelle a été approuvé il y a quelques jours. C’est la première fois que la justice transitionnelle est intégrée de manière systématique à l’enseignement et qu’elle est promue de manière exhaustive auprès des écoles, des fonctionnaires, des agents chargés de l’application des lois, ainsi que du grand public. Le peuple peut avoir des manières différentes de juger l’histoire, mais le gouvernement a la responsabilité de s’en tenir à une posture basée sur une Constitution démocratique. »
Elle a rappelé les domaines dans lesquels le gouvernement avait avancé en matière de justice transitionnelle depuis sa première élection en 2016, notamment la législation sur les biens mal acquis des partis politiques, les réglementations sur la justice transitionnelle, l’accès aux archives et la réhabilitation des victimes. La Présidente a affirmé qu’à l’avenir, le gouvernement continuerait à collecter les archives politiques, à clarifier la vérité historique par la déclassification d’archives, afin de reconstruire la mémoire collective du peuple taïwanais.