Alors que la présidente du Honduras Xiaomara Castro a révélé hier son intention de rompre les relations diplomatiques avec Taïwan, le ministre hondurien des Affaires étrangères Eduardo Enrique Reina a précisé hier que la décision de son pays avait été prise après que Taïwan avait refusé de doubler le montant de son aide financière et de renégocier la dette hondurienne.
Reina a déclaré à la chaîne de télévision hondurienne Canal 5 que la diplomatie hondurienne avait proposé à Taipei « des relations plus importantes au regard des grands besoins de la population hondurienne » mais que Taïwan avait refusé le changement de politique.
Le ministre a ajouté que le Honduras avait demandé à Taïwan de doubler le montant de son aide annuelle, qui se chiffrait jusqu'à présent à 50 millions de dollars américains. Les autorités honduriennes auraient également réclamé une renégociation de la dette envers Taipei, dont le montant s'élève à ce jour à 600 millions de dollars américains, ce que le gouvernement taïwanais aurait aussi refusé.
Reina a souligné les besoins du Honduras en termes d'énergie, de politiques sociales et de refinancement de sa dette, des besoins que le ministre a déclaré être en passe de « noyer le pays ».
Enfin, le chef de la diplomatie hondurienne a conclu en mentionnant le fait que 171 pays entretenaient des relations diplomatiques avec la « Chine continentale » et que le Honduras « avait dû prendre cette décision » pour faire face à la réalité économique du pays.
Aujourd’hui, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Jeff Liu (劉永健) a déclaré que les propos de Eduardo Enrique Reina à la télévision hondurienne ne reflétaient pas entièrement les échanges des deux parties sur le sujet : « Avec les signes avant-coureurs dans les relations avec le Honduras, le ministère et notre ambassade sur place fournissent tous les efforts pour maintenir l'amitié jusqu'à présent. Mais le gouvernement n’entrera pas dans une lutte d’argent avec la Chine. Nous rappelons également au Honduras que le pays souffrant déjà des problèmes d’endettement, le fait de nouer des relations avec la Chine risque de faire tomber dans le piège des dettes de la Chine. »
Notons que si la présidente du Honduras a déclaré hier avoir demandé au ministère des Affaires étrangères de rompre les relations diplomatiques avec Taïwan, aucune déclaration officielle de rupture n'a encore été annoncée.