
L'ambassadrice taïwanaise au Honduras Vivia Chang (張俊菲Chang Chun-fei) a été rappelée à Taïwan aujourd'hui suite à la visite diplomatique hondurienne en Chine dirigée par le ministre hondurien des Affaires étrangères Eduardo Enrique Reina, une visite qui laisse penser que le pays d'Amérique centrale devrait bientôt établir des relations diplomatiques officielles avec la Chine au détriment de son allié taïwanais.
La présidente du Honduras Xiomara Castro avait déjà annoncé sur Twitter mardi dernier (14 mars) qu'elle avait ordonné au ministre des Affaires étrangères Eduardo Enrique Reina de débuter des discussions avec la Chine en vue d'établir des relations officielles avec Pékin.
Toutefois, à ce jour, aucune annonce officielle de rupture diplomatique n'a encore été faite, du côté hondurien comme du côté taïwanais. Le ministère taïwanais des Affaires étrangères a répété à plusieurs reprises qu'il ferait de son mieux pour retenir son allié hondurien, qui est un des 14 alliés diplomatiques de Taïwan.
Mais la diplomatie taïwanaise a déclaré aujourd'hui que le Honduras avait insisté pour envoyer son ministre des Affaires étrangères à Pékin, « blessant gravement les sentiments de la population et du gouvernement taïwanais », et que par conséquent, l'ambassadrice taïwanaise au Honduras avait été rappelée « immédiatement » pour exprimer le « fort mécontentement » de Taïwan.
Le ministère taïwanais des Affaires étrangères a affirmé dans son communiqué que le gouvernement du Honduras avait abandonné une amitié de plus de 80 ans, ainsi que la bonne volonté de Taïwan d'aider le Honduras à surmonter ses problèmes.
Plus tôt dans la journée, le ministre taïwanais des Affaires étrangères Joseph Wu (吳釗燮) a accusé Pékin d'utiliser des pots-de-vin personnels pour attirer les alliés diplomatiques de Taïwan, tout en reconnaissant que les relations avec le Honduras ne pouvaient probablement plus être sauvées.