
La Bibliothèque nationale de Taïwan et la BULAC, la Bibliothèque de l'Institut national des langues et civilisations orientales (INALCO), ont mis en place conjointement le premier « centre numérique de ressources académiques de Taïwan » au monde. Ce centre a été inauguré hier à la BULAC lors d’une cérémonie par Marie-Lise Tsagouria, directrice de la BULAC, et Tseng Shu-hsien (曾淑賢), directrice de la Bibliothèque nationale de Taïwan, en présence du représentant de Taïwan en France François Wu Chih-chung (吳志中), ainsi que d’universitaires du département de chinois de l’INALCO. Dans son discours, Tseng Shu-hsien a déclaré qu’il s’agissait d’une première.
En outre, les deux parties ont également signé un accord de coopération sur un « Catalogue unifié des livres chinois anciens », établi par la Bibliothèque nationale de Taïwan. En effet, depuis 2005, cette bibliothèque coopère avec de nombreuses bibliothèques universitaires de renommée internationale en matière de numérisation. La BULAC rejoint ainsi les 92 bibliothèques ou autres institutions à travers le monde ayant accès à ces ressources documentaires sur les livres anciens.
Tseng Shu-hsien a visité la BULAC pour la première fois en 2012, et pendant dix ans, les deux parties ont travaillé à la réalisation de ce projet. La BULAC étant confrontée à un manque d’espace, Tseng Shu-hsien a souligné que les ressources numériques répondait à ce problème, tout en permettant aux lecteurs de transcender les limites du temps et de la distance. Elle a précisé que la coopération avec la BULAC se poursuivrait notamment par des ateliers et conférences en ligne.
Marie-Lise Tsagouria a quant à elle souligné qu’il s’agissait également de la première plateforme de ressources numériques mise en place par la BULAC avec un partenaire étranger et qu’elle pouvait ainsi servir d’exemple à d'autres institutions. Selon elle, la BULAC n'a jamais eu de partenaire aussi généreux que Taïwan par le passé. Elle se réjouit de développer encore davantage les relations avec Taïwan, notamment en matière de sinologie, car cela permet d’équilibrer les perspectives de recherche et de disposer de canaux académiques démocratiques et fiables.
Soline Lau-Suchet, cheffe de projet, a par ailleurs rappelé que l’un des avantages de Taïwan est d’avoir préservé la culture traditionnelle chinoise, détruite en Chine au moment de la Révolution culturelle, ce qui revêt une grande importance pour la recherche en sinologie, comme en témoigne le fait que de nombreux chercheurs se rendent à Taïwan pour étudier la culture chinoise. Elle a souligné qu’au cours de la dernière décennie, les études taïwanaises en France n’avaient cessé de se développer, notamment grâce à l'Association des études françaises taïwanaises (AFET), créée en 2010.
Pour mémoire, la BULAC avait déjà reçu en 2012 un don de 519 ouvrages de la Bibliothèque nationale de Taïwan. La section sinologie de la BULAC est sans égal en France, comportant plus de 70 000 livres, dont mille ouvrages anciens, et 900 périodiques, autant de ressources précieuses pour la recherche.