Le 3 octobre 2023 un article paru dans Le Monde dévoilait au grand public le nom d’une entreprise française accusée de travail forcé par d’anciens prisonniers politiques en Chine, notamment le militant des droits de l’homme Lee Ming-che (李明哲).
Ce dernier a été incarcéré en 2017 dans la prison de Chishan dans le Hunan pendant près de cinq ans, contraint de fabriquer des gants, notamment pour le compte d’une entreprise dénommée Shanghai Safety Products (賽立特).
Derrière ce nom opaque, se dissimulent en réalité plusieurs grandes sociétés étrangères : Coverguard, une filiale du groupe français Norbert Dentressangle qui a acquis cette entreprise en 2021. L’affaire ne s’arrête pas là, puisque Coverguard est également un sous-traitant de l’entreprise américaine Milwaukee Tool.
Dans ce décryptage, nous vous proposons d’écouter le témoignage de Lee Ming-che qui a vu des représentants de Shanghai Safety Products se rendre dans la prison. Nous avons également interviewé Li Qiang (李强), président de l’ONG China Labor Watch, afin d’étayer les dynamiques à l'œuvre dans le système de sous-traitance en Chine.
illustration : Suzanne Duroy