Le 50ème sommet des îles du Pacifique s’est conclu vendredi dernier dans une atmosphère tendue, pleine de déceptions et de ressentiments sur la question du climat, thème principal de la rencontre qui s’est déroulée à Tuvalu, un des pays les plus vulnérables face au changement climatique. Avec son point culminant situé à 4,6 m d’altitude, l’archipel est en effet particulièrement touché par montée du niveau de la mer et par les catastrophes naturelles, de plus en plus récurrents et violents dans la région.
Les dirigeants et représentants de 18 Etats, gouvernement et territoires du Pacifique mais aussi de l’Australie et de Nouvelle-Zélande ont été accueillis sur l’atoll de Funafuti. Ces derniers, les deux plus grands pollueurs de la région et en particulier l’Australie, étaient attendus de pied ferme par les plus petits Etats du Pacifique, qui espéraient des engagements forts pour réduire les émissions de CO2.
Non sans surprise, le premier ministre australien Scott Morrison a lutté bec et ongles pour éviter de trop s’engager, donnant lieu, après plus de 12 heures de négociations, à un communiqué conjoint largement édulcoré. Malgré une enveloppe de 500 millions de dollars annoncée par l’Australie à l’attention du Pacifique, des commentaires malheureux ont fini d’attiser le mécontentement de ses plus petits alliés, qui se sont sentis méprisés en plus d’être ignorés : une maladresse dont se serait bien passée le gouvernement australien, qui a annoncé il y a quelques mois une politique de pivot ou de « pas en avant » (step up) vers le Pacifique.