Radio Taiwan International 
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L'ambiance est à la fête au bureau de représentation de Taipei en France, l'ambassade taïwanaise de facto. Le jardin et le salon de cet ancien hôtel particulier à deux pas du musée d'Orsay et des Invalides sont pleins à craquer ce 29 juillet. Parmi les convives, beaucoup de Taïwanais, notamment le ministre de l’Education de Taiwan Cheng Ying-yao (鄭英耀), la vice-ministre de la Culture Sue Wang (王時思), ou encore le président du comité olympique de Taiwan, Lin Hong-dow (林鴻道). Beaucoup de Français aussi, des proches de Taiwan qui ont répondu à l’invitation pour une cérémonie en l’honneur de la délégation taïwanaise (Chinese Taipei) aux Jeux olympiques de Paris 2024.
Pour l'ambassadeur en France, François WU Chih-Chung (吳志中) cet événement et plus largement les jeux sont des occasions de faire connaître son pays au-delà de son régime politique ou de sa production de semi-conducteurs. Ça passe par des symboles, comme cette veste d'un bleu électrique, sur laquelle sont accrochés des pin's ou des fleurs. "Cette veste a attiré plein de monde. Beaucoup de gens m'ont sollicité quand je la portais pour faire la queue lors de la cérémonie d'ouverture" raconte le directeur du bureau taïwanais, "le message que j'aimerais porter, c'est que Taïwan ne se résume pas à la démocratie ou la gastronomie ou les semiconducteurs. Taiwan, c'est aussi d'autres choses comme le Design !".
Se faire remarquer pendant les Jeux olympiques reste un enjeu pour Taïwan qui concoure toujours sous le drapeau et le nom de Chinese Taipei. Dans les stades d'ailleurs, plusieurs spectateurs s'étonnent parfois de cette délégation. "Aucune idée de quel pays, il s'agit, je dirais instinctivement la Chine", raconte un animateur dans un centre de jeunesse de la région parisienne. Dommage, c'est raté. Il n'est pas le seul à faire l'erreur et pourtant du point de vue de François Wu cependant, la reconnaissance de Taiwan s'améliore. "Lors des Jeux de Tokyo, les commentateurs japonais ont mis plus de temps à présenter Taiwan que la Chine", raconte l'ambassadeur, "on ne donne pas de consignes ! Je crois aussi que les médias de la société française commencent à mieux connaître Taïwan. Les gens aussi connaissent nos difficultés et admirent Taïwan de plus en plus. Je remercie beaucoup tous les Français qui nous soutiennent là-dessus. J'espère continuer à travailler avec la France pour un avenir meilleur".
"Taïwan est une grande démocratie qui respecte la liberté de la presse et qui est très inclusive"
L’ambassadeur reconnu pour son influence dans le renforcement des liens entre Taïwan et la France lors de son mandant, passe en effet ses dernières semaines à Paris. Les Jeux olympiques sont le dernier grand événement auquel il participe avant de rejoindre le gouvernement taïwanais du nouveau président Lai Ching-te (賴清德), comme vice-ministre des Affaires étrangères. Forcément, sur place, certaines personnalités politiques présentes n'ont pas manqué de saluer son départ. C'est le cas de Jean-Luc Romero-Michel, adjoint à la maire de Paris qui a aussi souhaité insister sur les valeurs d'inclusions portées par Taïwan, qui font notamment écho à la cérémonie d'ouverture des jeux. "Taïwan est une grande démocratie qui respecte la liberté de la presse et qui est très inclusive. C'est très important pour nous", explique l'élu à la ville de Paris, "Paris qui se veut une ville refuge et inclusive, ne peut qu'être heureuse de recevoir tous ces athlètes taïwanais. En plus, c'est une délégation plus que paritaire, il y a plus de femmes que d'hommes !". En plus de l'attachement de la capitale française "aux valeurs de diversité ou de promotion de l'égalité femme-homme portées par Taiwan", Jean-Luc Romero Michel a souligné que la ville prépare pour octobre prochain, une grande manifestation sur les droits humains en Asie. L'occasion peut-être de faire une place à Taïwan "phare en Asie sur la question des droits humains".
Un honneur pour Paris, ville hôte, de voir 60 athlètes taïwanais participer aux compétitions. Une délégation qui incarne avec brio l’objectif paritaire de ces jeux puisque les femmes y sont majoritaires !
Lors des discours de la cérémonie, une autre élue n'a pas manqué d'évoquer à plusieurs reprises la démocratie taïwanaise. "J'ai personnellement tenu à ce que notre ville puisse recevoir vos athlètes, afin de témoigner à votre pays, l'admiration qui est la nôtre pour tout ce que vous avez accompli et les valeurs que vous incarnez", détaille Agnès Pottier-Dumas, la maire de Levallois-Perret, dont la commune a ouvert plusieurs équipements à des sportifs taïwanais, "depuis la fin des années 80, vos présidents et présidentes ont su établir une démocratie exemplaire, prospère et stable dans un contexte politique pourtant complexe". À noter qu'en remerciement de cet accueil, le ministère de l'Education taïwanais offre une dizaine de bourses pendant 5 ans à des étudiants de la ville en études supérieures, mais aussi une vingtaine de bourses pour des études de langue chinoise. Une manière de poursuivre les relations engagées en marge des jeux.
Agnès Pottier-Dumas : Fière de voir Levallois mise à l’honneur lors de la réception pour #Paris2024 donnée par l’ambassadeur WU Chichung, en présence du Ministre de l’éducation, de la vice-ministre de la Culture,du Président du CO taïwanais,des athlètes et leurs partenaires Bons Jeux à tous
Pour la suite des relations franco-taïwanaises, il faut attendre la rentrée et l'arrivée de la nouvelle ambassadrice de Taïwan en France, Hao Pei-chih (郝培芝), une proche du président Lai, ancienne maire adjointe de Tainan. "Nous devons rencontrer le nouvel ambassadeur qui organisera une visite d'étude. C'était l'occasion pour moi de venir me présenter et d'enclencher ce dispositif", souligne Dominique Théophile, Sénateur de la Guadeloupe et Vice-président du Sénat. Il se prépare à se rendre à Taïwan dans les mois qui viennent.
*RTF, une émission réalisée depuis la France par Clément Tricot
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